Il est là, le VRAI
grand remplacement !
Le vieux con a ses faiblesses.
Parfois, dans un moment d'égarement ou d'abandon, il
regarde la télévision et il lui arrive de devoir
supporter de bout en bout des tunnels de publicités
(malgré ses inévitables problèmes de
prostate, le vieux con ne pisse pas tout le temps !)…
Pour revenir aux écrans de pub : c'est extrêmement
ennuyeux mais cela entretient avec force et vigueur ma rancœur
naturelle ! Ça nourrit efficacement mon goût
inné pour la méchante sentence assassine, la
diatribe acerbe, le propos vengeur et venimeux !!!
Ce qui m’horripile particulièrement dans toutes
ces pubs, c’est l’utilisation outrancière
de l’anglais pour parler de choses du quotidien adressées
à un peuple français bien connu pour sa méconnaissance
réfractaire ( voire son mépris ) des langues
étrangères.
Soyons concret, donc voici des exemples : prenons des marques
françaises ( dont les sièges sociaux sont
en France ) qui croient qu’en usant d’un
charabia anglophone ô combien niais et puéril,
elles vont nous faire chavirer : Rochebobois French Art
de Vivre, Engie by people for people, Deezer
Live the music, les vêtements Jules Men
in progress, Adopt’ Parfums de France ( avec un
joli drapeau français ) La french fragrance revolution,
Sephora Toute l’efficacité du Good,
etc. etc. etc.
On culmine avec les marques de voitures, des marques pourtant
bien ancrées dans la franchitude franchouillarde :
Citroën Inspired by you all (2016) après
avoir subi dès 2009 Creative technology, Renault
Passion for life, Peugeot Motion and emotion,
DS automobiles Spirit of avant-garde… y’en
n’a vraiment pas une pour récupérer l’autre
!
Et puis, il y a les hypocrites.
Ceux qui utilisent des mots français mais prononcés
à l’anglaise. Par exemple, le groupe LVMH avec
Dior. Vous avez certainement déjà vu cette
pub avec une blonde (non dénuée de réels
charmes) traversant une piscine remplie d’or liquide
( et ça ne la brûle même pas ! ) qui,
après s’être aspergée de la divine
fragrance, nous susurre un DiôôÔôôr
j’adôôÔôôre parfaitement
ridicule, avec un très fort accent anglais supposé
être renversant, extatique, dévastateur…
et somme toute V E N D E U R.
Il est où le luxe à la française ?
Elle est où la french touch (pour faire
djeuns’) ?
J’aimerais bien qu'un prof de marketing ou de créativité
( je ne sais pas quels sont les qualifications des
génies qui sévissent dans les écoles
de pub ) m’explique comment - lorsqu'on
s'adresse à des Français - quelques borborygmes
éructés en anglais sont sensés mieux
séduire et convaincre l’acheteur/consommateur
que de simples mots franchouillards bien de chez nous. Pourquoi
un slogan est-il mieux perçu lorsqu'il baigne dans
la sauce ketchup ?
C’est en cela que je parle de grand remplacement,
un grand remplacement insidieux qui n’émeut
personne ( tout le monde s'en fout ! ) et qu’on
laisse s’installer tranquillement, sans s’émouvoir.
Et je ne parle pas des black Friday, click
and collect, relooking, mail, camping-car,
dressing, street-food, sponsoring,
surbooking, low-cost, cool, discount,
buzz, speed, burn-out, feedback,
booster, coach, etc. etc. etc. etc. si
je continue, on y est encore demain.
Ne faudrait-il pas réchauffer la loi Toubon, l’actualiser,
la moderniser, l’adapter au monde d’aujourd’hui
ne serait-ce que pour que nos enfants ne croient pas que
tout ce qui est bon à vendre est d’origine
anglophone ???
Sans faire référence à la langue de
Molière, a-t-on honte à ce point du français
d’aujourd’hui pour nous vautrer aussi vulgairement
dans cette médiocrité ambiante ? Ne devrions-nous
pas être fier de cette langue qui a quand même
fait ses preuves, nom de diou !!!
Bon, j'arrête là...
... j'vais boire un coup d'blanc (en long drink), ça
va m'calmer !
PS : à
bientôt, pour de nouveaux radotages !
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